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RETOUR DE BÂTON

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Un million de quotas avec une TPA toujours en ordre qui s'arrête, ici faute d'un associé intéressé pour reprendre le collier, là parce que des parents partent à la retraite… La flambée du prix du tourteau et les perspectives de valorisation des céréales font mal au lait. Et plus seulement en Poitou-Charentes. Mais s'ils jouent un rôle évident dans ce bruit de fond qui court la campagne, ils ne sont pas les seuls en cause. Quelles perspectives donnent les laiteries aux producteurs depuis la crise de 2009 ? Surtout celle de devoir passer à la moulinette. Certes, la concurrence sur les marchés s'impose désormais à tous. Et cela, les jeunes peuvent le comprendre. Mais ce n'est pas avec le sentiment que l'effort sera toujours à sens unique qu'ils auront envie de traire. Sans compter que, moins dociles que leurs aînés, ils n'accepteront pas les mêmes contraintes.

Voyez la contractualisation. Certains privés ont vraiment donné le sentiment que leurs seuls intérêts prévalaient. Ce n'est qu'à la marge que les producteurs ont corrigé leur premier tir. Voyez l'absence de débat, ou si peu, avec la base dans les coops pour le double prix. Enfin, comment ne pas douter avec autant de lait flottant au bord de la route ? À ce petit jeu, les adeptes du contrôle de gestion, aux manettes des laiteries qui privilégient les chiffres aux hommes, ont peut-être cassé la dynamique laitière, au risque d'un retour de bâton.

C'est tout le contraire qui explique la réussite de la filière comté. Au-delà d'un statut privilégié d'AOC, elle tient au partenariat gagnant-gagnant tissé entre les acteurs. La plus-value s'y partage équitablement. Les efforts aussi pour travailler à la qualité du produit, maîtriser la croissance du marché et investir dans la communication.

Par Jean-Michel Vocoret, rédacteur en chef

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